Orange Bank repousse son lancement à la fin de l’été
La nouvelle pourrait faire mal : Orange Bank, la tant attendue filiale du groupe télécom éponyme, accuse un nouveau retard. Après avoir été déjà décalé plusieurs fois, le lancement a subi une nouvelle reculade par la voix de Stéphane Richard, PDG du groupe.
Un contretemps anticipé par les marchés
Peut-on pour autant parler de coup dur pour Orange, plus grand groupe télécom de France ? La réponse est non : l’entreprise a préféré jouer la carte de la confiance, en prolongeant de deux mois supplémentaires la période d’essai de sa nouvelle solution de services bancaires en ligne. Les investisseurs ont d’ailleurs assez peu réagi : le cours de l’action Orange au CAC40 est en légère baisse depuis le début du mois de juin, mais l’annonce de Stéphane Richard n’a pas été accompagnée d’une cassure nette.
Déjà annoncée pour mi-mai, le projet Orange Bank nourrit de nombreuses spéculations car il pourrait bien être l’un de ces nouveaux entrants qui remettent profondément en question un marché établi. Alors que 6 banques en ligne (ING Direct, Boursorama, BforBank, Hello Bank!, Fortuneo et Monabanq) se disputent le marché français avec quelques FinTechs comme N26 ou le Compte Nickel pour jouer les trouble-fêtes, Orange Bank représente une goutte qui pourrait bien faire déborder le vase, et semer le désordre sur le marché de la banque en ligne. La « goutte » est en effet forte des 30 millions de clients Orange, qui représentent une cible privilégiée.
L’attention du détail, véritable raison du retard
Selon les mots du PDG d’Orange lui-même, “Nous allons prendre le temps nécessaire, car nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir le moindre bug.” M. Richard est bien conscient que son entreprise a beaucoup à perdre en image de marque à cause d’un lancement raté. Quelques mois de retards sont une tare qui s’oubliera bien vite, comparé à la tâche indélébile que pourrait laisser un lancement manqué dans l’opinion publique.
C’est pourquoi Orange Bank va encore passer 2 mois en phase de test, afin de peaufiner les derniers détails et s’assurer que tout est parfait pour le jour J. L’enjeu est double : d’un côté, la solution doit se montrer à la hauteur en terme d’ergonomie et d’expérience utilisateur. Les FinTechs et leurs services de pointe attendent au tournant, et Orange Bank doit convaincre dès le premier regard de sa solidité. De l’autre côté, le monde de la banque de détail est extrêmement sensible à la logique de cybersécurité. La moindre faille peut se révéler dramatique, et c’est pourquoi les entreprises font tout pour se prémunir contre le fléau que représente une attaque informatique. Deux mois d’audit sécurité supplémentaires sont un luxe qu’Orange a jugé utile de s’offrir.
Rendez-vous à l’automne, donc, pour (enfin) découvrir cette offre Orange Bank … sauf en cas de nouveau report du projet !